Pourquoi avoir développé ce projet?

L'utilisation de systèmes d'Intelligence Artificielle (IA) qui nous surveillent et nous identifient lorsque nous marchons dans les rues, participons à des manifestations ou jouons dans le parc, a pu sembler faire partie d’un  lointain futur qui se transforme lentement en réalité. Actuellement, les promoteurs immobiliers expérimentent l'utilisation de systèmes de reconnaissance faciale pour surveiller ceux qui passent devant leur propriété dans le centre de Londres. Des drones sont utilisés à Bruxelles pour faire respecter le confinement causé par le Covid 19, et dans certains pays, grâce à l’utilisation d'imagerie thermique, il est même possible de lire la température de notre corps lorsque nous nous rendons dans les magasins.

Les questions posées par les conséquences sociales de ces technologies sont souvent balayées comme étant rétrogrades ou allant à l'encontre du progrès. On occulte les intérêts politiques et économiques qui se cachent derrière le recours aux technologies de surveillance tout en écartant les possibilités de créer un débat public concernant leur utilisation. Un débat d’autant plus nécessaire tant que l’on ne comprend pas bien quels sont les impacts involontaires qu’elles peuvent avoir sur le long terme.

Il est temps de reconsidérer le terme "résistance" comme une stratégie clé pour garantir que le bien-être des humains - et non des technologies- se retrouve au centre de ce à quoi nous aspirons pour les sociétés à venir. Nous nous inspirons ici de mouvements antérieurs comme les Luddites, dont les tactiques d’actions ont permis les marges de manœuvres nécessaires pour provoquer la négociation collective à une époque où les syndicats et le droit du travail n'existaient pas. 

Cette intervention créative devrait nous donner les outils nécessaires pour entreprendre des actes de résistance au quotidien, pour s'engager dans des tactiques de négociation qui nous permettent de nous joindre à la discussion, exposer, remettre en question et transformer l'idéologie et les normes sociales qui sont consacrées par la technologie.